Patrick Jannin

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Ajouté le 24 août 2006

Ipso facto


Je conçois parfaitement que mon oeuvre, au premier abord, puisse rebuter. J'en ai parfaitement conscience, et ce n'est pas les commentaires que je glane ici et là qui me feront changer d'avis. Mais je sais aussi que si l'on veut bien s'arrêter devant un de mes dessins ou une de mes peintures un peu plus longtemps que le temps donné par les statistiques, à savoir les quelques secondes que le spectateur lambda passe devant une oeuvre lors d'une exposition, on peut voir les choses, MES choses, d'un oeil différent. Hors le cul, la violence qui parfois vous sauteront aux yeux à l'instar d'un chien agressif et malfamé, je ne saurais que trop vous engager à vous laisser aller à percevoir les mouvements qui sourdent de mes productions. Je parle du mouvement de la vie, de sa folie et de son caractère aussi vain qu'absurde. Je dessine nos envies, je peins nos rancoeurs, nos fantasmes et nos appétits les plus noirs; donc les moins avouables. Mais qui, possédant une boite crânienne farcie d'un cerveau en état de marche, oserait les renier ? Nous sommes TOUS semblables, au-delà de nos particularités génétiques et culturelles. Nous abritons TOUS autant que nous sommes les mêmes appétits sournois, les mêmes velléités, ça j'en suis sûr. Je côtoie les Hommes depuis trop longtemps maintenant pour qu'on m'en fasse douter. Je sais ce que j'avance, et c'est peut-être bien là ma seule certitude. Nous, Humains, sommes ce que nous sommes, et oui, ce n'est pas forcément beau à voir. Qu'importe alors ce à quoi l'on aspire, si tant est que l'on aspire à quelque chose, moi, et je me répète, je ne peins et ne dessine que ce que je vois. Ne vous en déplaise, je ne suis pas plus "fou" que vous, je ne suis pas le "monstre", l'handicapé mental que d'aucun se plaisent souvent à voir en moi. J'ai par contre, de même que certains artistes qu'on dira plus "lucides", cette sincérité qui m'empêche de mentir, à moi-même comme à vous. Et même si je sais qu'il ne sert à rien de vous demander de la partager, de la comprendre car ça ne vous rendra pas la vie plus facile, prenez sur vous, prenez le temps de regarder. Laissez-vous aller. Voyez-vous, je ne vous ressorts pas la sauce des anciens, je ne travaille pas sur ce que vous savez déjà. Loin de moi l'idée aussi de vous faire plaisir, a priori. Mais quoiqu'il en soit, je vous le promets, si vous prenez le temps de regarder, de respirer ce que je veux bien vous montrer, vous vous apercevrez que "cela" bouge, que "ça" vit, que c'est ça "NOUS".
Pensez-y avant de me condamner. Si j'étais cet énergumène agressif qu'en majeure partie vous pensez que je suis, sachez que je ne passerais pas ma vie à peindre. Non, je ferais la même chose que ceux que vous adulez : je vous mépriserais.

15/02/11

Créé avec Artmajeur